Euthanasie de votre cheval : comment l'affronter

L’euthanasie du cheval est une décision très douloureuse et pénible à prendre. Elle représente souvent la fin d’une grande complicité et d’une relation forte entre le cavalier et l’animal, même si elle est aussi parfois une grande preuve d’amour. L’euthanasie est un acte à responsabilités mais souvent elle apparaît aussi comme la solution la plus raisonnable pour un cheval en souffrance.  

Comment et pourquoi prendre cette décision ? En quoi consiste l’euthanasie ? Comment l’accepter, et se remettre de cette épreuve ?

Comment affronter l’euthanasie de votre cheval ?
Je rêve souvent d’être sur le dos de ces chevaux et courir à travers un champ.
Et le cheval et moi sommes un.
William Shatner

L’euthanasie définit l’acte de « donner la mort de façon intentionnelle, sans douleur et en douceur, à un patient souffrant d’une maladie incurable et/ou très douloureuse ». C’est un acte éthique permettant de donner la mort de manière intentionnelle, en assurant une fin de vie digne au cheval.

La décision d’euthanasie fait intervenir l’avis du vétérinaire mais également le propriétaire et/ou le soigneur du cheval. Elle peut être prise dans une situation d’urgence ou suite à l’évolution longue d’une maladie.

Vous avez bien sûr tout envisagé pour le soulager et le sauver, la science ne peut plus rien pour lui. Il est fatigué, il se bat depuis des mois après un accident grave ou une maladie persistante. L’euthanasie vous permet de laisser partir votre animal dans le calme et sans stress.

Il n’y a pas de loi régissant l’euthanasie des animaux de compagnie en France. Elle doit résulter d’un consensus entre le vétérinaire et le propriétaire qui sont tous deux libres de leur choix. La décision ultime revient au propriétaire qui décide si la situation n’est plus vivable pour l’animal ou pour lui-même.

Mais la plupart d’entre eux refusent de pratiquer l’euthanasie d’un animal en bonne santé autrement appelée « euthanasie de convenance ».

Comment prendre la décision ? Quand et pourquoi ?

Les chevaux vivent de plus en plus vieux, mais leur durée de vie est très différente d’un individu à un autre en fonction de sa rusticité et des soins qu’il a reçu pendant toute sa vie. La plupart des chevaux meurent d’une crise cardiaque ou dans leur sommeil. Malheureusement, ce n’est pas toujours aussi simple. Comme gardiens de nos animaux, nous devons être prêts à faire l’une des choses les plus difficiles que nous puissions imaginer, euthanasier un cheval. Le plus difficile est de décider quand le moment est arrivé. Dans la mesure du possible, le propriétaire doit avant tout consulter un vétérinaire.

Différentes raisons peuvent être invoquées pour justifier l’euthanasie : l’éthique, la prévention de la souffrance due au mauvais état de santé, à une blessure (fracture d’une jambe) ou à une maladie (emphysème chronique grave ou coliques incurables).

On parle aussi souvent de l’âge, mais quel âge? Le plus vieux cheval connu en Ontario est mort à 48 ans. Voir la condition physique de son cheval se dégrader, est souvent difficile, car elle nous renvoie à notre propre vieillesse et déchéance physique.

Comment affronter l’euthanasie de votre cheval ?« Mon vieux loulou a 30 ans. Il voit plus très bien d’un œil, trébuche parfois en marchant mais lui il est content, il a bon appétit, il m’appelle quand j’arrive en retard. Voilà que le véto et l’écurie me conseillent de le faire euthanasier parce que s’il meurt au box, c’est la galère pour le sortir. Je conviens qu’il est vieux, mais pas d’accord de l’euthanasier pour arranger le planning des gens. » Témoigne Marylin.

 

Il peut y avoir également des raisons plus bassement matérielles : il n’est malheureusement pas toujours possible de subvenir aux besoins financiers et matériels requis par l’état de certains chevaux âgés. À l’occasion, on justifie l’euthanasie par la commodité, c’est à dire que le propriétaire ne veut plus le cheval, mais il ne souhaite pas le céder à une autre personne.

Mais généralement, c’est la souffrance du cheval et son “ras-le-bol” qui sont les signaux déclencheurs. Bien sûr, il peut y avoir des hauts et des bas, comme lors d’une crise d’arthrose. Mais si la situation se prolonge, il vaut mieux prendre la décision d’abréger ses souffrances.

Quand et pourquoi peut-on envisager l’euthanasie pour son cheval ?

Les maladies chroniques

La décision d’euthanasie peut être prise dans le cas d’affections chroniques évoluant depuis des mois ou plusieurs années lorsque le cheval commence à en souffrir, ne parvient plus à s’adapter et n’est plus soulagé par les différents traitements. C’est le cas par exemple des vieux chevaux souffrant d’arthrose sévère généralisée ou d’insuffisance rénale que les traitements ne soulagent plus.

Comment affronter l’euthanasie de votre cheval ?« Ma jument Elsa vit avec ses douleurs depuis des années, sur la longueur on voit bien que cela empire, mais d’un jour à l’autre pas franchement, et il y a parfois du mieux. Alors comment ? Comment je peux me décider qu’un jour ça va assez bien pour lui laisser le droit de vivre, mais que un autre jour c’est trop, et qu’il faut abréger ses souffrances ? Ai-je même le droit, en fait ? Est-ce que quand je serais vieille boiteuse avec une canne je voudrais en finir avec la vie ? Peut-être que oui. Peut-être que non. «  Témoignage anonyme

Les situations d’urgence et les maladies à évolution aigüe

Les plus fréquentes sont les chutes et les traumatismes à l’origine de fractures ou de plaies touchant à un organe ou à une fonction vitale.

Viennent ensuite les coliques aiguës qui peuvent évoluer très rapidement et conduire à la décision rapide de l’euthanasie du cheval. En effet, la douleur peut être intense, le cheval peut alors devenir dangereux et impossible à soulager malgré les traitements mis en place.

Il en est de même lorsque le vétérinaire met en évidence la rupture de l’estomac ou d’un segment intestinal.

La décision d’euthanasie peut également être prise au cours d’une intervention chirurgicale, si le chirurgien constate la présence de lésions internes irréversibles.

Dans toutes ces situations, l’urgence de la situation rend la décision difficile à prendre pour le propriétaire qui n’y est pas préparé.

Ai-je pris la bonne décision ?

Y a-t-il d’autres options à l’euthanasie ?

Il y a peut-être d’autres options raisonnables. La question à se poser est : est-il possible d’améliorer la qualité de vie du cheval en modifiant son cadre de vie?

Certains chevaux atteints d’emphysème chronique retrouvent une vie presque normale lorsqu’ils sont logés en plein air 24 heures par jour, 7 jours par semaine.

Certains chevaux bien dressés qui sont atteints de maladie naviculaire légère ne peuvent plus participer à des compétitions mais en maîtrisant leur état  par l’administration de médicaments et/ou les soins d’un maréchal ferrant, ils peuvent être dirigés vers l’hippothérapie et apporter leur aide à des personnes handicapés

La communication animale

Enfin, moi qui suis une fervente pratiquante de la communication animale, je ne peux que vous inciter à avoir recours    à cette technique.

Votre cheval pourra au moins vous faire part de son ressenti :

Souffre-t-il  ? Physiquement ? Psychologiquement ? Que peut-on faire pour lui ?

Et la question essentielle : souhaite-t-il qu’on l’aide à partir ?

Je vous invite à aller lire cet article que j’ai écrit après une communication avec un cheval qui aurait été euthanasié si sa propriétaire ne m’avait pas contacté.

Comment la Communication Intuitive peut sauver un cheval

Pensez aussi que grâce à cette méthode, vous pouvez lui faire savoir tout ce que vous avez envie de lui dire sur votre vie avec lui, votre relation, l’amour que vous avez pour lui…

Et lui passer ce message essentiel : ” Tu vas me manquer mais si tu veux te laisser aller, ne te retiens pas pour moi. Tu seras toujours dans mon cœur. ”

Protocole euthanasie

Comment ça se passe ? Est-ce que mon cheval souffre ? Dois-je rester près de lui ?

L’euthanasie n’est pas un sommeil plus profond dont on ne se réveille pas… c’est une perte de conscience qui peut être paniquante pour votre cheval si on ne prend pas certaines précautions.

La plupart du temps, l’euthanasie n’est pas une urgence mais  un acte qui qui s’anticipe et qui ne doit pas être pris à la légère. La méthodologie, la patience du vétérinaire mais aussi le soutien du propriétaire sont indispensables pour que tout se passe bien.

La mort est provoquée par asphyxie en bloquant la respiration. L’arrêt cardiaque suit. Mais la perte de conscience est dû à l’effet d’un additif au produit ou à l’asphyxie. L’animal étouffe donc parfois en pleine conscience de ce qui lui arrive.

Il est d’ailleurs recommandé de ne pas euthanasier des animaux conscients mais de procéder à une anesthésie préalable comme pour n’importe quelle opération.

Certes, cette méthode est plus coûteuse en temps et financièrement, mais l’animal ne se rend pas compte de sa mort et ne panique pas.

Dans tous les cas, il semble que le couple cavalier/vétérinaire soit un facteur essentiel dans la douceur de ce départ.

Le déroulement de l’euthanasie

Pour éviter au cheval tout sentiment de stress, il doit être placé dans un endroit calme qui lui est familier. Privilégiez un endroit isolé du club, comme un grand pré par exemple et veillez à ce qu’il soit accessible au camion d’équarrissage.

« Alors pour un cheval, c’est bien plus délicat… en dehors du fait de la gestion des propriétaires, le geste technique en lui-même est assez stressant. Moi, je pose toujours un cathéter, pour être sûr d’être bien en intraveineuse du début à la fin. » déclare un vétérinaire.

Le vétérinaire introduit un tuyau dans la veine du cheval qui permet d’injecter les deux produits. Le premier tranquillise le cheval  et le deuxième, plus puissant, met fin aux douleurs de l’animal. Il provoque l’inconscience puis l’arrêt respiratoire et cardiaque.

Le cheval tombe rapidement après l’injection, il peut cependant ensuite avoir des mouvements réflexes des muscles ou des membres. Ces derniers mouvements réflexes sont normaux et ne doivent pas inquiéter les personnes présentes.

Après quelques minutes, le vétérinaire peut constater le décès de l’animal (le cheval ne respire plus, le cœur ne bat plus et le réflexe cornéen est absent).

Comment affronter l’euthanasie de votre cheval ?
J’appelle les chevaux « miroirs divins ». Ils reflètent les émotions que vous mettez dedans. Si vous mettez dedans l’amour, le respect, la gentillesse et la curiosité, le cheval les retourne.
Allan Hamilton

Que vous ayez assisté ou non à tout le processus, vous pouvez demander au vétérinaire de passer un moment en tête à tête avec votre cheval pour lui dire Adieu.

Doit-on assister à l’euthanasie de son cheval ?

Assister à l’euthanasie de votre cheval n’est pas une obligation.

Assister ou non à l’euthanasie et au départ de son corps est un choix personnel. Votre décision vous appartient, elle est respectable et personne ne doit la juger.

Dans ce moment éprouvant, certains cavaliers préfèrent accompagner leur cheval jusqu’au bout, tandis que d’autres ne peuvent le supporter et choisissent de ne pas être présents.

Par contre, il vaut mieux éviter le moment de la manœuvre du camion d’équarrissage car la vision peut être particulièrement traumatisante. À l’aide d’une grue, il dépose la dépouille avec celles d’autres animaux morts dans le véhicule.

BIBLIOGRAPHIE

Anna Evans, L’euthanasie de l’animal

Marina Von Allmen, Quand l’animal s’en va

Pour vous aider dans ce moment difficile :

Dispositif d’accompagnement mort deuil euthanasie 

Groupes de parole autour de l’euthanasie animale 

Professionnel du soutien deuil animal 

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